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LES FOUS DU LOUP à l'oeuvre (2)

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"Les mots des poètes éclairent parfois des itinéraires irrationnels condamnés par avance. Ils nous mettent en garde. Paul Mari en déchirant le voile des apparences n'a trouvé que la douleur de l'exil intérieur. Une nécessité d'écrire ce que jamais nous n'exprimons vraiment le hante, le tourmente et rouvre de lointaines cicatrices sous la pointe du couteau rustique d'une philosophie de la détermination. Soudain la sentence tombe, inexorable : "Ici, le malheur est héréditaire"
André Chenet, extrait de la préface à "La fin d'une histoire" (L'Harmattan Éditions, 2011)


De gauche à droite : Jean Joubert, Paul Mari, Tristan Cabral, André Chenet


Le 18 mars 2012, dans la salle d'expositions de l'Office du tourisme de La Colle s/ Loup, se déroulait l'inauguration du festival de poésie "Les Fous du Loup". Paul Mari, Président d'Honneur du Festival, a ouvert le bal des poètes, avant l'intervention de Jean Joubert, parrain de cette première édition. À cette occasion, il a insisté sur le besoin de rendre à la poésie ses lettres de noblesse en la rendant accessible au plus grand nombre par le biais de cette sorte de folie qui consiste à laisser ceux qui l'écrivent organiser des rencontres insolites basées sur les mille et unes merveilles de l'imagination qui seule peut sortir l'humanité de sa torpeur et des banalités qu'engendre une civilisation bassement  matérialiste telle que celle nous qui maintient tout juste les yeux au ras de la surface. Il a tenu a félicité Monsieur le Maire de La Colle s/ Loup et surtout les responsables culturels d'avoir mis à la disposition de l'association DANGER POÉSIE, les lieux (3 salles) et le matériel (amplis, micros, affiches...) sans lesquels ce Festival n'aurait pu voir le jour. Il a terminé par une lecture de poèmes extraits de son dernier recueil intitulé "La fin d'une histoire" : 




        Il y a des vies qui ont en moi plus d'importance


    Même si des vents emportent mes rêves à l'autre bout du monde
    il y a des vies en moi qui n'ont plus d'importance
    je ne sais où étaient leurs soleils et leurs nuits

    Pas mal de vie en moi ont été vécu par d'autres
    que j'ai connus, de loin
    comme des passagers pressés d'un voyage incertain

    Souvent absent des lieux où il aurait fallu être
    loin des gens avec qui j'aurais pu regarder naître l'aurore
   
    Toujours des vies appartenant à des passants pressés
    que je n'ai su connaître
    lorsqu'aux branches du jour se suspendaient les rayons de lumière

    J'ai traversé le temps sans en faire une histoire et vu de longs chemins s'effacer
    ce qui me reste est si peu
    que je ne peux l'oublier

    Chaque vie est comme un oignon
    quand on a fini de l'éplucher, on est en larmes






        Sous un ciel meurtri par les étoiles

                    à Manu Linarès, patron de la Cave Romagnan

    Sous un ciel meurtri par les étoiles
    une araignée folle sur ses lèvres rouges
    une femme danse l'oubli

    Sans importance, le temps
    qui s'aplatit sur son tapis roulant

    Dans l'éclairage qui pleure au-dessus des poissons rouges
    d'une cigarette à l'autre
    des aventures s'inventent

    Je pousse mon ennui
    dans la ville basse
    en parlant à la mer de l'autre côté de la rue
    la mer c'est toujours beau
    le dimanche matin
    lorsqu'il pleut

    Sous un ciel dont la tristesse me suit
    dans le tapage mal éclairé de la Cave Romagnan
    j'attends
    celle qui n'est jamais venue

    Dans la nuit essoufflée des hommes parlent
    mais la magie s'est perdue
    il n'y a plus qu'au cinéma qu'on rêve

    Lorsque le matin malade apparaît
    mes envies d'être heureux se défont
    cependant que le saxo pleure

    jusqu'à ce que j'aille sur la plage
    remuer des galets

    De voyager, m'a toujours laissé croire que je vis.






        Le ciel descend des collines avec les hiboux


    Le ciel descend des collines avec les hiboux
   
    Le long des aiguilles de pin
    la source emporte avec la ruse du renard
    les rêves des enfants

    Derrière les rochers éparpillés comme des signes
    sur les crêtes du soleil
    des paysans au regard lourd d'attendre la récolte
   
    Le soleil gonfle les plumes des oiseaux
    qui pour leurs noces vertes
    accaparent des arbres épais

    Sur le sexe serré d'une fille
    assaillie par les odeurs des herbes sauvages
    la chaleur déboule

    Des mots d'amour
    s'agrippent aux écorces des chênes
    avant d'être emportés par le vent

    En cette campagne émue
    chaque fleur offre le calme
    de la pleine lumière




Paul Mari (En arrière plan, une toile de Frederic Voilley, artiste invité par Les Fous du Loup)









Manuscrit de Paul Mari








        Paul Mari


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